DIDIER CERE: Rock Rebel (2022)

On ne présente plus l’ami Didier qui a fait les beaux jours d’un rock’n’roll teinté d’accents sudistes avec les groupes Abilene et Bootleggers, puis sous son propre nom. Ayant assuré de nombreuses premières parties au fil des années (ZZ Top, Point Blank, Skinny Molly, Charlie Mc Coy, Johnny Halliday entre autres), Didier s’est forgé une solide réputation de rocker et a développé un impressionnant réseau de connaissances comptant d’éminents musiciens. Il a souvent eu des invités prestigieux sur certains de ses disques et son dernier album respecte cette tradition. Côté guitares, on est gâté avec des gratteux américains de renom (l’immense Buddy Whittington, Redd Volkaert qui a accompagné Merle Haggard). Mais les Français sont aussi à l’honneur avec Christian Séguret, le regretté Patrick Verbeke, Jean-Yves Lozac’h à la pedal steel guitar et Nico Wayne Toussaint à l’harmonica. Ajoutons le pianiste texan Floyd Domino, ainsi qu’un batteur et un bassiste qui assurent, et la fête peut commencer. D’ailleurs, il n’y a qu’à écouter le boogie instrumental « Lalla’s boogie » pour être plongé dans l’ambiance, chaque musicien envoyant un solo endiablé. Le disque commence fort avec « Rock rebel », résolument rockabilly et agrémenté d’un solo agressif de la part de Redd Volkaert. Didier revisite le même style avec deux reprises chantées en anglais (« Reeferbilly boogie » des Shakin’ Pyramids et « Teenage boogie » de Webb Pierce). Il adapte également en français le fameux « Keep on knockin’ » de Little Richard (« Tu peux frapper ») avec les solos successifs de Buddy Whittington, Redd Volkaert et Patrick Verbeke. Question solos, le père Buddy et Nico Wayne Toussaint se lâchent sur le rapide et cuivré « V twin boogie » avec un saxo et une steel guitar en prime. On peut également signaler « Daytona beach » (avec une rythmique empruntée à Bo Diddley) et « Salut Charly » (une ballade country que Michel Mallory avait écrite pour Johnny Halliday). Les autres morceaux balancent bien eux aussi. Didier Céré instaure une ambiance absolument rock’n’roll avec des chansons personnelles efficaces et des reprises bien choisies. Les paroles sont simples mais sympas et surtout elles swinguent bien avec la musique. Tout comme la voix de Didier. Oui, c’est ça ! Didier Céré swingue à mort et son dernier album en est la preuve formelle. Mais ça, tous ceux qui le connaissent le savaient déjà. Un disque super par le dernier rebelle du Rock Français !

Olivier Aubry